Mariage pour tous, l’église dégoupille !

Mariage pour tous, l’église dégoupille !

Comme l’euthanasie, la contraception, pour l’église le mariage homosexuel ne passe pas ! S’appuyant sur les peurs et l’homophobie, les plus radicaux invoquent un bouleversement de civilisation.

La charge est venue de Lourdes où le Cardinal André 23, Archevêque de Paris,  y célébrait la messe devant 130 évêques et cardinaux. Dans un sermon  retransmis sur Antenne 2, il argumenta très durement contre le mariage homosexuel, invoquant une remise en cause des fondements de la société : « Quand les impératifs de la conscience humaine sont contestés et rejetés jusque dans des lois qui définissent les conditions du vivre ensemble, nous ne pouvons pas nous taire ! ». Pour l’église, c’est indépassable, la loi sur le mariage pour tous qui sera déposée par le gouvernement cette semaine n’est pas l’extension d’un droit mais un acte qui va bouleverser les fondements même de la civilisation. Une posture extrême de l’Archevêque de Paris qui est revenu sur  deux mille ans d’histoire pour légitimer cette vue d’esprit, complétant son propos : « Comment ériger en règle générale voire absolue  ce que chacun désire ou expérimente et ce qu’il veut faire reconnaître comme une règle commune par tous ? Quand l’église fait appel à la conscience humaine, elle renvoie à ce que notre civilisation a déchiffré du sens de la vie humaine et du respect de la dignité de chacun». Mais derrière ces envolées moralisatrices ce n’est pas la question de l’homosexualité qui  écartèle l’église, mais les conséquences de sa normalisation sur l’adoption, cela même si l’homoparentalité est une réalité ancrée dans notre société. L’Archevêque poursuivant en ces termes : « Quand nous défendons le droit des enfants à se construire en référence à celui et à celle qui lui ont donné la vie, nous ne défendons pas une position particulière, nous reconnaissons ce qu’expriment les pratiques et les sagesses de tous les peuples depuis la nuit des temps, confirmés par bien des spécialistes modernes ». Pour l’Archevêque une loi même au nom de la sagesse humaine ne peut remettre en cause ces acquis de l’humanité sans détruire son histoire. Un positionnement qui nous rappellerait l’église du dictat et de l’inquisition. Sans vraiment chercher d’explications ni vouloir comprendre le sens de ce sermon, qui ne fera pas date dans l’histoire de France et de l’Humanité, une question simple n’a pas été abordée dimanche dernier à Lourdes : Pourquoi de pas laisser aimer et s’aimer ceux qui s’aiment ?

Philippe Galano